Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/249

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besoin de cette vaine et impuissante consolation. L’air céleste qui, dans mes souvenirs, la distingue de toutes les femmes, reparut sur ses traits comme si le nuage n’avait fait que glisser sur un ciel serein.

« — Trotwood, » me dit-elle, « nous n’avons plus long-temps à rester seuls, et je dois profiter de l’occasion pour vous conjurer d’être amical pour Uriah ; ne le repoussez pas. Je vous crois généralement peu porté pour lui, contenez votre antipathie, s’il est possible, il peut ne pas la mériter, car nous ne pouvons l’accuser positivement de rien. Dans tous les cas, pensez d’abord à mon père et à moi. »

Agnès n’aurait pas eu le temps d’en dire davantage : la porte du boudoir s’ouvrit, et je vis entrer Mrs Waterbrook, qu’il me sembla reconnaître pour la dame qui était avec elle au théâtre. Elle me reconnut plus facilement elle-même, et je ne sais si mon émotion ne lui parut pas l’effet d’une nouvelle ivresse.

Peu à peu, me jugeant sous un jour plus favorable par les réponses que je fis à quelques-unes de ses questions, elle daigna m’inviter à dîner pour le lendemain. J’acceptai et partis : en descendant, je laissai au cabinet de M. Waterbrook ma carte pour Uriah.