Le lendemain, j’avais à peine franchi le seuil de la porte, que l’odorat m’avertit que je n’étais pas le seul convive, et je m’en doutai surtout, en trouvant à l’entrée du salon, pour m’annoncer, le même garçon qui avait aidé Mrs Crupp, et qui feignit de ne pas savoir mon nom. Je lui sus gré de cette discrétion ; sa conscience était complice de la mienne.
M. Waterbrook fut bien cordial, Mrs Waterbrook aussi aimable que je pouvais le désirer, et je fus présenté à quelques Messieurs qui devaient être mes voisins de table.
« — Nous attendons encore M. Traddles, » me dit le maître de la maison.
« — M. Traddles ! mais c’est un de mes camarades d’école, et je me souviens de lui comme d’un bon garçon.
» — Ce doit être lui, » répondit M. Waterbrook avec l’air protecteur dont les gens d’affaires parlent de ceux qui dépendent d’eux. « Il fait son stage au barreau… Ah ! vous avez raison, c’est un bon garçon, un excellent garçon qui n’a d’autre ennemi que lui-même.
» — Est-il donc son propre ennemi ? » demandai-je très fâché de l’apprendre.
« — Je m’explique, » répondit M. Waterbrook faisant une sorte de moue significative et jouant