Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/267

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de Mrs Crupp, à ses accès de spasme qu’elle calmait avec des pastilles de menthe ou peut-être avec quelques verres d’eau-de-vie, tant mes bouteilles disparaissaient rapidement de mon office ; d’ailleurs, ma mélancolie même me révéla que je savais faire des vers.

Le jour de mon admission à l’étude, je payai à mes confrères un gala de sandwiches arrosées de quelques verres de Xérès. Le soir, je me régalai moi-même d’une partie de spectacle, en allant voir jouer l’Inconnu, fameux drame imité de Kotzebue[1] et qu’on dirait fait exprès pour les avocats et les procureurs du tribunal ecclésiastique où se plaident les causes d’adultère. J’en revins bouleversé par les émotions dramatiques. M. Spenlow daigna me dire, en cette circonstance, qu’il eût été enchanté de me recevoir à sa villa de Norwood pour célébrer notre contrat d’union ; mais son ménage était un peu dérangé par les préparatifs qu’on y faisait pour le prochain retour de sa fille qui finissait son éducation à Paris ; il ajouta qu’il aurait le plaisir de s’en dédommager dès que Miss Spenlow serait à la tête de sa maison. Je savais qu’il était resté veuf

  1. Imité en France aussi, sous le titre de Misanthropie et Repentir.