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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/268

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avec une fille unique et je le remerciai de ses aimables regrets.

M. Spenlow tint parole. Quelques semaines après, il me rappela l’engagement qu’il avait pris et m’invita à lui faire la faveur de passer avec lui quarante-huit heures à la campagne, depuis le samedi jusqu’au lundi. « Je vous conduirai, » dit-il, « dans mon phaéton et vous ramènerai. »

Le samedi venu, mon sac de voyage, apporté à l’étude, fut admiré avec une sorte de vénération par les clercs salariés, pour qui la villa de Norwood était un sanctuaire mystérieux. L’un d’eux m’informa qu’on lui avait dit que M. Spenlow y mangeait exclusivement dans de la vaisselle plate et de la porcelaine de Chine ; un autre, qu’on y buvait le champagne mousseux en guise de petite bière. Le vieux clerc à perruque, nommé M. Tiffey, était allé plusieurs fois à Norwood dans le cours de sa carrière, pour y soumettre des documents judiciaires au patron, et il avait pu pénétrer jusqu’à la salle des déjeuners. Il décrivait cette salle comme une pièce somptueuse, et prétendait y avoir bu d’un vin d’Espagne de qualité si supérieure qu’on clignait de l’œil en le dégustant.

Ce mémorable samedi, nous avions une