Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

apercevant avec lui ils demeurèrent debout.

« — Voici un nouvel élève, Messieurs, » dit le Docteur : « Trotwood-Copperfield. »

Le chef de la classe, nommé Adams, vint alors à moi et me tendit la main. Il avait l’air d’un jeune ecclésiastique, avec sa cravate blanche. Bienveillant et affable, il me montra ma place, puis me présenta aux professeurs, cherchant à me mettre à mon aise ; mais, quelque bon accueil qui me fût fait, je dois dire que ce jour-là, et pendant plusieurs jours encore, j’éprouvai un embarras facile à expliquer. Il y avait si long-temps que je m’étais trouvé parmi des jeunes gens ayant de si bonnes manières ! La vie que j’avais menée dans le comptoir Murdstone et Grinby, mes relations avec la famille Micawber et les hôtes de la prison, me poursuivaient comme un pénible souvenir : il me semblait avoir perdu les manières de mon âge et celles de mon rang, avec des camarades tels que Mick Walker et Pomme-de-terre-farineuse. N’était-ce pas une imposture d’entrer dans ce décent pensionnat comme un écolier innocent, après l’expérience que j’avais de la vie de Londres ? Ajoutez qu’une petite humiliation m’attendait au premier examen qu’il me fallut subir : moi, qui pouvais naguère