Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/270

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mécanique et plus lucrative : nous formons une classe de privilégiés ; quoique nous dépendions des avoués pour avoir des causes, les avoués sont une race d’hommes inférieure.

» — Et quelle est, » lui demandai-je, « l’espèce de cause la plus avantageuse ?

» — La meilleure, » me répondit-il, « est peut-être un bon procès à propos d’un testament contesté dans une succession de trente à quarante mille livres sterling. La procédure peut impunément se prolonger ; on accumule les dépositions de témoins, les gros et menus frais, les appels à la Cour des Délégués, à la Chambre des Lords, etc. ; la succession solde tout largement. En dernière analyse, je ne sais aucune profession qui vaille la nôtre. On parle beaucoup, depuis quelque temps, de réformer le Consistoire, la Cour des Arches, la Cour des Délégués, tous les autres degrés de la juridiction ecclésiastique ; mais, je le déclare sans jeu de mots, ce serait toucher à l’arche sainte et risquer de révolutionner le pays. »

Ce n’est pas moi qui aurais voulu commettre un sacrilège ni changer la constitution de la vieille Angleterre. J’acquiesçai donc respectueusement, par mon silence, à l’opinion de mon éloquent patron, et nous parlâmes