Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/281

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cheveux… Comment en aurais-je vu, puisqu’il n’en a jamais existé de semblables ! Sous ces boucles Dora cherchait à cacher sa charmante rougeur. Quant au chapeau de paille et aux nœuds de rubans bleus qu’elle avait sur la tête, si j’avais pu les suspendre dans ma chambre de Buckingham-Street, je me serais cru le possesseur d’un trophée inestimable.

« — Vous arrivez de Paris ? » lui demandai-je.

« — Oui, » répondit-elle ; « y êtes-vous allé ?

» — Non.

» — Ah ! j’espère que vous irez. Vous l’aimeriez tant. »

Mon visage exprima la plus vive douleur. Elle espérait que je m’en irais, que je pourrais m’en aller, c’était désolant. Je dépréciai Paris, je dépréciai la France. Je dis que pour rien au monde je ne quitterais l’Angleterre dans les circonstances présentes : non, rien ne m’y déciderait… Bref, elle cachait encore sa rougeur sous ses boucles, quand le petit chien vint en courant à notre secours.

Il était mortellement jaloux de moi, et il ne cessait d’aboyer : elle le prit dans ses bras… Oh ! heureux et envié Jip !… elle le caressa, mais lui d’aboyer de plus belle. Je voulus le toucher pour faire ma paix avec lui ; il ne voulut pas ;