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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/287

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Il y avait quelque mérite, avec de pareilles bottes, à faire de longues excursions sur la route de Londres à Norwood, où je fus bientôt aussi connu que les postillons. Ces promenades ne m’empêchaient pas d’arpenter avec la même persévérance les rues fashionables de la capitale, les bazars, les parcs et tous les lieux où j’espérais apercevoir Dora. Je la rencontrai quelquefois, en effet, mais rarement, et toujours avec l’inséparable Miss Murdstone. Hélas ! en ces occasions, combien j’étais misérable en pensant que je n’avais rien dit qui fût à propos ou qui pût lui révéler l’ardeur de mon dévouement. J’attendais aussi toujours une nouvelle invitation de M. Spenlow… mais en vain, je n’en reçus aucune.

Mrs Crupp devait être douée d’une pénétration bien grande… Ma passion n’existait que depuis quelques semaines, je n’avais pas encore eu le courage d’écrire à Agnès autre chose que ces mots : « Je suis allé à la villa de M. Spenlow, qui n’a qu’une fille… » je dis que Mrs Crupp devait être douée d’une pénétration extraordinaire ; car déjà elle l’avait devinée.

Un soir que j’étais dans mes humeurs noires et qu’elle souffrait elle-même de son spasme, Mrs Crupp vint me prier de vouloir bien