Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/291

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diverses phases de leur décomposition organique.

L’aspect général des lieux me rappela forcément ce temps de ma vie où j’étais l’hôte de M. et Mrs Micawber. Ces dignes amis de mon enfance me revinrent surtout à la mémoire quand, sur le seuil même de la maison dont Traddles m’avait indiqué le numéro, maison remarquable entre toutes les autres par son caractère de destruction et de ruine, j’entendis ce dialogue entre le laitier et une très jeune servante :

« — Eh bien ! mon petit mémoire, y songe-t-on ?

» — Oh ! Monsieur dit qu’il va le solder immédiatement, » fut la réponse de la jeune servante.

« — C’est que, » dit le laitier poursuivant comme si on ne lui avait pas répondu et parlant plutôt pour l’oreille de quelqu’un qui était dans la maison que pour celle de la jeune servante, « — c’est que ce petit mémoire a si long-temps attendu qu’il semble être oublié ; or, je vous déclare que je commence à perdre patience.

Ces dernières paroles furent prononcées avec un accent farouche qui contrastait avec la