Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/357

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» — Où allez-vous, mon oncle ? » lui demanda Cham.

» — Où ? n’importe. Je vais aller chercher ma nièce, devrais-je faire le tour du monde. Je veux aller arracher ma pauvre nièce à sa honte et la ramener. Que personne ne m’arrête. Je vous répète que je vais chercher ma nièce.

» — Non, non ! » s’écria Mrs  Gummidge se jetant entre l’oncle et le neveu avec une explosion de sanglots. « Non, non, Daniel, pas dans l’état où vous êtes. Dans quelque temps, allez la chercher, mon malheureux Daniel, et vous aurez raison, mais non dans l’état où vous êtes. Asseyez-vous et accordez-moi votre pardon pour vous avoir tourmenté de mes plaintes, Daniel… ah ! qu’étaient tous mes chagrins auprès de celui-ci !… Parlons, mon ami, du jour où elle devint orpheline, où Cham devint orphelin aussi, où je devins une triste veuve et où nous fûmes tous recueillis par vous ! Cela calmera un peu votre pauvre cœur, Daniel, et vous supporterez plus facilement votre affliction ; car vous savez que le Christ a dit, Daniel : « Ce que vous avez fait pour le dernier de ceux-là, vous l’avez fait pour moi ? » Et nous n’invoquerons pas en vain