Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/358

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cette divine parole sous ce toit qui a été notre asile depuis un si grand nombre d’années. »

M. Peggoty écouta ces derniers mots avec plus de calme, puis je le vis pleurer… Mon premier mouvement avait été de me jeter à genoux, de demander pardon à cette famille de la désolation dont j’étais cause, et de maudire Steerforth. Un meilleur sentiment l’emporta. Moi aussi, en voyant pleurer M. Peggoty, je pleurai, et mon cœur accablé éprouva le même soulagement que le sien.

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CHAPITRE XVIII.

Le commencement d’un long voyage.


Ce qui est naturel pour moi doit l’être pour tous, je présume. Je n’ai donc pas peur d’avouer que je n’avais jamais plus aimé Steerforth que lorsque les liens qui nous unissaient furent rompus. Dans la poignante douleur que me causa la découverte de son indignité, je me rappelai plus que jamais les brillantes qualités de son caractère, tout ce qu’il y avait réellement en lui de bon, de noble, de grand. Quelque blessé que je fusse d’avoir été rendu le complice involontaire de la profanation du