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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/36

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de responsabilité mutuelle, et je ne pourrais citer aucun élève de mon temps qui ne l’éprouvât pas. Nous avions de nobles jeux aussi bien que de sérieuses études, beaucoup de liberté, et cependant on parlait bien de nous dans la ville : on louait notre tenue, et, en général, partout où nous allions, on nous distinguait avantageusement.

Quelques-uns des élèves les plus avancés étaient en pension entière chez le Dr Strong, et ce fut par eux que j’appris peu à peu quelques circonstances de son histoire. Il y avait tout au plus un an que le Docteur avait épousé la jeune et belle personne que j’avais prise pour sa fille. Il l’avait épousée par amour, car elle n’avait pas un sou vaillant, avec un monde de parents pauvres qui s’emparaient de la maison comme un essaim de frelons s’empare d’une ruche. Ainsi le prétendaient mes narrateurs, qui attribuaient l’air distrait du Docteur à une autre passion, celle des racines grecques : il méditait un Dictionnaire nouveau de ces racines sur un plan si vaste, qu’attendu la consciencieuse lenteur des recherches du lexicographe, un calcul effrayant avait été fait par Adams, le chef des élèves, et fort surtout en mathématiques. Selon Adams, il eût fallu