Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/361

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une pensée effrayante m’émut… non que sa physionomie exprimât la colère… je n’y vis qu’une expression de détermination arrêtée… dans laquelle je lisais que si jamais il rencontrait Steerforth, il le tuerait.

« — Mon devoir est accompli ici, » dit M. Daniel Peggoty ; je pars pour chercher ma… (il s’arrêta et reprit d’une voix ferme) je vais la chercher… c’est désormais mon unique devoir. »

Il secoua la tête quand je lui demandai où il la chercherait, et il désira savoir si j’allais à Londres le lendemain.

« — Je serais parti aujourd’hui même, » lui répondis-je, « si je n’avais eu peur de perdre l’occasion de vous être utile en quelque chose. Je partirai quand vous voudrez.

» — Eh bien ! je partirai demain avec vous, si vous le trouvez bon, » reprit-il.

Nous continuâmes de marcher pendant quelque temps en silence.

« — Cham, » poursuivit M. Daniel, « ne quittera pas son travail ; il vivra avec ma sœur. Le vieux navire là-bas…

» — Voudriez-vous abandonner le vieux navire, Monsieur Peggoty ? » dis-je.

« — Mon poste, Monsieur Davy, n’est plus