Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/362

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ici, » me répondit-il ; « et si jamais navire a coulé bas par une tempête, c’est celui-là. Mais non, Monsieur, non, mon intention n’est pas qu’il soit abandonné ; loin de là. »

Un peu plus tard, revenant sur sa pensée, il me l’expliqua en ces termes :

« — Mon désir, Monsieur, est que le navire soit toujours, en apparence du moins, ce qu’il a été la nuit comme le jour, l’hiver comme l’été. Si jamais elle revenait, je ne veux pas que notre vieille demeure ait l’air de l’avoir rejetée, vous comprenez ; non, il faut qu’elle la retrouve telle qu’elle l’a connue ; il faut qu’elle y soit attirée, tentée de s’en rapprocher et de jeter au moins un coup d’œil dans l’intérieur, ne serait-ce que par la croisée, comme une ombre, pour revoir sa vieille place près du feu. Peut-être qu’alors, Monsieur Davy, n’apercevant là personne que Mrs  Gummidge, elle se hasarderait à y pénétrer toute tremblante, et il serait plus facile de la décider à y reposer sa tête fatiguée, sur le même oreiller où autrefois un paisible et doux sommeil fermait ses yeux. »

J’étais trop ému pour placer un mot. M. Daniel Peggoty continua :

« — Chaque nuit, régulièrement, il faut que