Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/363

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la lumière reluise à la vitre de la vieille croisée, afin que si elle la voyait de loin, la lumière semblât lui dire : Reviens, mon enfant, reviens… Cham, si jamais, à la nuit close, vous entendiez à la porte de votre tante le marteau qu’une main connue laisserait timidement retomber… écartez-vous, mon brave garçon, que ce soit ma sœur et non pas vous, Cham, qui voie entrer mon enfant égarée. »

Ayant parlé ainsi, il nous devança de quelques pas, et, pendant cet intervalle, ayant regardé encore Cham, j’observai la même expression de son visage ; je vis ses yeux toujours fixés sur la lumière lointaine. Je lui touchai le bras et deux fois je l’appelai par son nom, comme on touche et comme on appelle quelqu’un qu’on veut éveiller, avant qu’il m’entendît.

« — Cham, » lui dis-je, « quelle pensée vous absorbe donc ?

» — Je pense à ce qui est là devant moi, Monsieur Davy, et à ce qui est au-dessus… là-haut.

» — À la vie qui est devant vous sur la mer, voulez-vous dire ? » (Son geste m’avait indiqué les flots.)

« — Oui, Monsieur Davy. Je ne sais trop