Aller au contenu

Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/364

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comment cela ; mais, de là-bas, il m’a semblé que devait un jour venir, pour moi, la fin de tout ceci, » me répliqua-t-il comme s’il se réveillait, avec le même air de détermination.

« — La fin de quoi ? » demandai-je avec un sentiment de terreur.

« — Je ne sais trop, » répéta-t-il. « Je me rappelais qu’ici avait eu lieu le commencement… et qu’ici pourrait bien arriver la fin… Mais cela est passé, M. Davy, » poursuivit Cham, répondant, je suppose, à l’anxiété de mon regard ; « n’ayez pas peur de moi, je retrouve le fil de mes idées. »

M. Daniel s’étant arrêté pour que nous pussions le rejoindre, nous n’en dîmes pas davantage ; mais le souvenir de ces paroles vagues me revint plus d’une fois avant l’inexorable dénouement.

Nous nous rapprochâmes insensiblement du vieux navire et nous entrâmes. Mrs Gummidge, qui n’était plus à gémir dans son coin habituel, préparait activement le déjeuner. Elle prit le chapeau de M. Daniel, lui avança sa chaise et parla d’un ton si prévenant que c’était à ne plus la reconnaître.

« — Daniel, mon brave homme, » dit-elle, mangez et buvez pour avoir des forces, car il