Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/382

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que je n’aurais jamais pensé que même un visage comme le sien, avec sa cicatrice profondément marquée, pût l’exprimer.

« — Deviez-vous l’annoncer et le présenter, vous ? » répéta-t-elle.

« — Miss Dartle, » lui répondis-je, « vous n’êtes pas assez injuste pour me blâmer ?

» — Pourquoi faire éclater la discorde entre ces deux créatures insensées ? Ne savez-vous pas qu’elles sont folles toutes les deux, folles d’orgueil et d’obstination ?

» — En quoi suis-je coupable ?

» — Vous l’êtes d’avoir introduit cet homme ici.

» — C’est un homme gravement outragé, Miss Dartle ; peut-être l’ignorez-vous ?

» — Je sais que James Steerforth a un cœur corrompu, le cœur d’un traître ! » dit-elle la main sur son sein, comme pour y contenir l’explosion d’une tempête ; « mais qu’ai-je besoin de savoir qu’est cet homme ou sa vulgaire nièce ?

» — Miss Dartle ! » m’écriai-je, « vous aggravez une offense déjà bien suffisante ; je me contenterai de dire en partant que vous lui faites une grande injure.

» — Moi, lui faire injure, » reprit-elle ;