Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/417

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tante, de deviner que cette arrivée inattendue avait un motif. L’aurais-je offensée, pensai-je ? Et ma conscience me reprochait de ne pas lui avoir écrit au sujet de Dora. Mais il était inutile de vouloir la faire s’expliquer avant son heure. Je m’assis donc à côté d’elle sans la questionner, parlant aux canaris, jouant avec le chat, et montrant un calme d’esprit que je n’avais pas, surtout quand il me sembla que M. Dick, appuyé sur son cerf-volant, derrière elle, me faisait des signes mystérieux.

« Trot, » me dit enfin ma tante après sa dernière tasse de thé… « Restez, Barkis… Trot, avez-vous appris à être ferme et à compter sur vous-même ?

» — Je l’espère, ma tante.

» — Le pensez-vous ?

» — Je le pense, ma tante.

» — En ce cas-là, mon cher neveu, savez-vous pourquoi je préfère rester assise sur ma propriété ? »

Je secouai la tête avec l’air de quelqu’un qui ne devine pas.

« — Parce que, » poursuivit ma tante, « je suis là sur tout ce que je possède. Je suis ruinée, mon cher Trot ! »

Si la maison, avec tous ceux qu’elle conte-