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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/418

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nait, s’était précipitée dans la rivière, je n’aurais pas reçu un choc plus alarmant.

« — Dick le sait, » dit ma tante en posant avec calme une main sur mon épaule. « Je suis ruinée, mon cher Trot ! Tout ce que j’ai au monde est dans cette chambre, excepté le cottage, et j’ai laissé Jeannette pour le louer. Barkis, j’ai besoin d’un lit pour ce gentleman cette nuit, afin de moins dépenser ; peut-être pourrez-vous m’en arranger un ici pour moi, n’importe quel lit. Ce n’est que pour cette nuit. Nous parlerons de tout cela demain matin. »

Au milieu de mon éblouissement, j’éprouvai un vrai chagrin pour elle, oui, pour elle, j’en suis sûr… J’en fus distrait par le mouvement spontané de ma tante, qui m’embrassa en me disant, les larmes aux yeux : « Je n’en suis affligée que pour vous. » Le moment d’après elle avait réprimé cette émotion, et elle me dit avec une expression de victoire plutôt que d’abattement :

« — Nous devons supporter les revers avec courage et ne pas nous laisser effrayer, mon cher Trot. Nous devons jouer notre rôle jusqu’au bout, et braver l’infortune quand elle est le dénouement de la pièce. »

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