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CHAPITRE XXI.

Découragement.


Aussitôt que j’eus recouvré ma présence d’esprit, qui m’avait tout-à-fait abandonné à la première nouvelle de la ruine de ma tante, je proposai à M. Dick de le conduire à la maison de l’épicier et d’y prendre possession du lit que M. Daniel Peggoty avait laissé vide. Cette maison était située dans le marché d’Hungerford, qui avait alors sa vieille architecture et sa colonnade en bois, dont M. Dick fut enthousiasmé. Je m’aperçus bientôt qu’il n’avait qu’une très vague idée du malheur de ma tante, et je crus devoir lui expliquer de quoi il s’agissait. À sa pâleur, à ses yeux pleins de larmes, j’éprouvai un vrai remords, et je m’en voulus d’avoir détruit la conviction où il était qu’aucun revers de fortune ne pouvait être sérieux quand il frappait une femme supérieure comme Miss Betsey Trotwood, « la plus sage et la plus étonnante des femmes, » qui avait d’ailleurs un neveu d’une intelligence aussi extraordinaire que la mienne.

« Et que pouvons-nous faire, Trotwood ? » me dit-il enfin. « Voici mon Mémoire…