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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/423

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de Yarmouth, et l’autre encore. Ah ! les infortunées filles ! les infortunées filles ! quel monde que celui-ci !

» — Pauvre Émilie ! » m’écriai-je.

« Pauvre Émilie, sans doute ! » reprit ma tante ; « mais il faut bien convenir qu’elle aurait dû un peu réfléchir !… Embrassez-moi, Trot, je vous plains de votre précoce expérience. »

Je l’embrassai et elle me dit :

« — Ainsi donc, Trot, Trot, vous vous croyez amoureux ?

» — Me croire amoureux, ma tante ! » m’écriai-je encore ; et tout rouge cette fois ; « je le suis, puisque j’aime ma Dora de toute la puissance de mon âme.

» — Elle est donc bien séduisante ?

» — Ma chère tante, personne ne peut se faire la moindre idée de ce qu’elle est !

» — Ah ! et pas sotte ?

» — Sotte, ma tante ! » m’écriai-je avec une sorte d’indignation.

« — Pardon, Monsieur mon neveu, ce n’est qu’une question ; je ne déprécie pas votre Dora. Pauvre petit couple ; vous vous croyez créés l’un pour l’autre, n’est-ce pas ? deux véritables pendants comme ces figures en su-