Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/437

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moi qu’il s’agit, Trot, mon neveu, et non de votre sœur ; Betsey Trotwood, donc, possédait une certaine fortune ; — peu importe son revenu, il était suffisant pour vivre ; elle avait même le superflu, car elle avait fait des économies et les avait ajoutées au capital. Betsey Trotwood avait d’abord acheté des fonds publics ; puis, suivant l’avis de son homme d’affaires, elle avait fait un placement hypothécaire très avantageux. Malheureusement, elle fut remboursée, et cette fois, se croyant plus sage que celui qui l’avait autrefois si bien conseillé… je parle de votre père, Agnès… elle voulut en faire à sa tête, spécula sur les mines, spécula sur les pêcheries, spécula sur les actions d’une banque particulière, et, grâce à cette dernière spéculation, ses livres sterling ne valent plus que des shellings ou même que des demi-shellings, à ce qu’on m’assure ; et voilà comment Betsey Trotwood, riche hier, est pauvre aujourd’hui.

Ma tante conclut le résumé de sa situation financière, en fixant un regard triomphant sur Agnès, dont le visage reprit peu à peu ses couleurs.

« — Ma chère Miss Trotwood, est-ce là tout ? » lui demanda Agnès.