Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/443

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qualités charmantes, et comme elle ajoutait elle-même un reflet de sa pure lumière à cette image adorée évoquée ainsi auprès d’elle ! Ô Agnès, sœur de mon enfance, si j’avais su alors ce que je ne sus que long-temps après !

Quand je la quittai, il y avait un mendiant dans la rue, et au moment où je me retournai vers la croisée, pensant à la tendre et céleste expression de son regard, il me fit tressaillir en murmurant à mon oreille comme un écho des paroles qui m’avaient été adressées le matin :

« — Aveugle ! aveugle ! aveugle ! »

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CHAPITRE XXII.

Enthousiasme.


Le lendemain matin, après un autre bain froid, je me sentis tous les genres de courage ; je n’avais plus peur des habits râpés et ne regrettais pas les fringants coursiers de promenade : ma double ambition était de prouver à ma tante que ses bontés passées n’avaient pas été prodiguées à un ingrat, et de mériter la main de Dora par un travail opiniâtre. Je me dirigeai vers Highgate, et apercevant sur la route