Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/456

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qui y toucherait, ce qui lui fit tant de plaisir qu’elle partit presque consolée de notre séparation.

C’était un samedi ; ce jour-là, enfin, Dora retournait chez Miss Julia. Lorsque M. Mills serait sorti pour aller faire au club sa partie de whist, un signe télégraphique devait m’avertir qu’on m’attendait pour prendre le thé avec les deux amies. À l’heure indiquée, j’étais dans la rue, les yeux fixés sur le balcon du salon où il était convenu qu’on suspendrait une cage en dehors. M. Mills s’endormait quelquefois après son dîner, et la cage tardait tant à paraître, que je fis des vœux pour que le club le mît à l’amende. Enfin M. Mills sortit, et je vis ma Dora elle-même suspendre la cage au balcon, non sans avoir donné un coup d’œil dans la rue pour tâcher de m’apercevoir ; elle rentra bien vite, laissant Jip aboyer après un énorme chien de boucher qui passait devant la maison et qui l’eut avalé comme une pilule.

Dora vint m’ouvrir la porte du salon, et nous eûmes un quart d’heure de doux entretien tous les trois, puis un tête-à-tête ; mais, hélas ! il fallut bien parler de ce qui me pesait sur le cœur, et je le fis sans la moindre pré-