Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/72

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l’atteindrai, je lui réponds : « Non, Agnès ; vous ignorez quelle masse de savoir a acquis ce privilégié de l’étude, cet être supérieur. » Il n’est pas mon intime ami et mon protecteur déclaré, comme l’était Steerforth, mais je le vénère. Je me demande quel rang il occupera dans le monde quand il quittera le pensionnat du Dr  Strong, et comment le siècle fera pour honorer ce mérite surnaturel.

Mais quelle est cette jeune demoiselle ? C’est Miss Shepherd, dont je suis devenu amoureux.

Miss Shepherd est une pensionnaire de l’établissement tenu par les demoiselles Nottingalls. J’adore Miss Shepherd. C’est une petite personne en spencer, une fraîche figure ronde, avec des cheveux blonds qui bouclent naturellement. Les pensionnaires des demoiselles Nottingalls viennent, comme nous, à la cathédrale. Je ne puis plus tenir les yeux fixés sur mon livre, car ils cherchent constamment Miss Shepherd. Quand les choristes chantent, c’est la voix de Miss Shepherd que j’entends. Dans les prières de l’office, j’intercale mentalement le nom de Miss Shepherd. Je la place parmi les membres de la famille royale… De retour chez M. Wickfield, seul dans ma cham-