Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/73

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bre, je m’écrie dans un transport soudain : « Ô Miss Shepherd ! »

Pendant quelque temps j’ai douté des sentiments de Miss Shepherd ; mais enfin les destins me sont propices, et nous nous rencontrons chez un maître de danse.

Miss Shepherd est ma danseuse. Je touche le gant de Miss Shepherd, et je sens courir dans la manche de ma veste un frémissement qui va se perdre dans mes cheveux. Je ne dis rien de tendre à Miss Shepherd, mais nous nous comprenons l’un l’autre ; Miss Shepherd et moi nous ne vivons que pour être unis un jour.

Que de bonbons j’offre à Miss Shepherd ! que d’oranges ! Et quelle extase, lorsque, dans le vestiaire, j’ose aborder Miss Shepherd et lui donner un baiser ! Quelle indignation est la mienne, le lendemain, lorsque j’apprends que les demoiselles Nottingalls ont imposé une pénitence à Miss Shepherd pour je ne sais plus quelle faute.

Miss Shepherd étant la lumière et le souffle de ma vie, comment ai-je pu rompre avec elle ? Je ne puis le concevoir, et cependant la froideur règne entre Miss Shepherd et moi. On m’assure que Miss Shepherd a dit qu’elle vou-