tête avec elle sur un sopha. Elle admire une fleur que je porte à ma boutonnière (un camelia japonica qui m’a coûté une demi-couronne) ; je la lui donne en disant :
« — Je réclame en échange quelque chose d’un prix inestimable, Miss Larkins.
» — En vérité ? et quoi donc ? » réplique Miss Larkins.
« — Une de vos fleurs, que je garderai comme un avare son trésor.
» — Vous êtes hardi ! » dit Miss Larkins, « la voilà. »
Elle me donne cette fleur sans avoir l’air fâché : je la porte à mes lèvres et puis la serre dans mon sein. Miss Larkins sourit, passe une main dans mon bras et me dit : « Maintenant, ramenez-moi près du capitaine Barley. »
Je suis encore plongé dans l’extase la plus délicieuse en me rappelant la valse, lorsque Miss Larkins revient vers moi au bras d’un Monsieur d’une quarantaine d’années qui a joué au whist toute la nuit, et elle lui dit :
« — Ah ! voici mon hardi valseur… M. Copperfield, M. Chestle désire vous connaître. »
Je devine que M. Chestle est un ami de la famille et je suis très content qu’on s’occupe ainsi de moi