Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/85

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« — J’admire votre goût, Monsieur, « dit M. Chestle ; « il vous fait honneur. Je suppose que vous ne prenez pas grand intérêt aux houblons ; mais j’en possède quelques champs assez beaux dans le voisinage d’Ashford… Si vous passez jamais dans ces parages, nous serons très heureux de vous recevoir. »

Je remercie cordialement M. Chestle et j’échange avec lui une poignée de main. Je crois vraiment faire un heureux rêve : je valse encore une fois avec Miss Larkins l’aînée : elle dit que je valse si bien ! Quand je suis rentré à la maison et couché, je valse en imagination tout le reste de la nuit avec mon bras autour de la taille de ma chère divinité. Pendant les jours qui suivent, je me perds dans les plus ravissantes rêveries. Mais je ne rencontre plus Miss Larkins dans la rue, et quand je vais chez M. Larkins faire une visite, elle est absente. Je ne suis qu’à demi consolé par le trophée que je porte sur mon cœur depuis la nuit du bal, la fleur fanée.

« — Trotwood, » me dit un soir Agnès, après dîner, « devinez qui doit se marier demain ? quelqu’un que vous admirez.

» — Ce n’est pas vous, Agnès, je suppose.

» — Moi, » répliqua-t-elle en relevant la