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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/86

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tête et souriant ; « l’entendez-vous, mon père ? Non, c’est Miss Larkins l’aînée. »

Je n’ai que la force de demander : « Et qui… qui épouse-t-elle ? le capitaine Barley ?

» — Non, non ! ce n’est pas un capitaine : c’est M. Chestle, le riche cultivateur de houblons. »

J’éprouve un terrible abattement pendant une semaine ou deux. Je dépouille mon doigt de ma bague, je porte mes plus vieux habits, je ne mets plus de pommade à la graisse d’ours et je regarde quelquefois d’un air lamentable la fleur fanée de Miss Larkins. Puis, fatigué de cette vie stupide et ayant reçu une nouvelle provocation du boucher, je jette la fleur elle-même, je vais me battre avec le boucher, et cette fois je suis son glorieux vainqueur.

Mais j’aurai bientôt dix-sept ans : entr’autres preuves, j’ai repris ma bague et je mets encore de la pommade à la graisse d’ours.

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CHAPITRE V.

Je me crois un homme.


Je ne saurais bien définir le mélange de tristesse et de plaisir que j’éprouvai quand je vis arriver le terme de ma vie d’écolier et le