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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/96

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» — Vous ne vous trompez pas, — dit Agnès en secouant tristement la tête.

» — Sa main tremble, sa parole est embarrassée, ses yeux s’égarent, et justement c’est dans ces moments-là, quand il semblerait ne pas avoir sa tête, que presque toujours on vient lui parler de quelque acte à signer ou d’une transaction à conclure.

» — Uriah !

» — Oui ; et la confiance qu’a M. Wickfield de son inhabileté à s’occuper de l’affaire qu’Uriah prétend urgente ou la peur de l’avoir traitée sans bien la comprendre, le rendent si inquiet, que le lendemain matin il est plus agité encore, plus accablé… Ne vous alarmez pas trop, Agnès ; mais c’est dans cet état que je le surpris, il y a quelques semaines, le front penché sur son pupitre et pleurant comme un enfant. »

Agnès me mit doucement une main sur les lèvres : elle venait de reconnaître le pas de son père ; elle courut à sa rencontre et rentra avec lui, s’appuyant contre son épaule. Combien l’expression de son regard était touchante ! Il y avait dans ce regard d’Agnès la reconnaissance et la tendresse filiales, en même temps qu’une prière qui s’adressait à moi de respec-