Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/10

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mais je voulus attendre qu’ils fussent confirmés pour en faire part au père de Miss Spenlow, sachant combien, dans ces cas-là, on est peu porté à reconnaître le consciencieux accomplissement du devoir… »

L’air sévère de Miss Murdstone et cette remontrance indirecte, eurent leur effet sur M. Spenlow lui-même, qui, d’un geste conciliant, l’encouragea à poursuivre, ce qu’elle fit d’un accent dédaigneux :

« — À mon retour à Norwood, après l’absence occasionnée par le mariage de mon frère, et le retour de Miss Spenlow, qui était allée de son côté faire une visite à son amie Miss Julia Mills, il me sembla que Miss Spenlow justifiait mes premiers soupçons. J’épiai donc Miss Spenlow de plus près. »

Dora, chère et tendre Dora, qui ne se doutait pas que cet œil de dragon était fixé sur elle…

« — Toutefois, » continua Miss Murdstone, « les preuves m’ont manqué jusqu’à hier au soir ; je pensais bien que Miss Spenlow recevait trop de lettres de son amie Miss Julia ; mais Miss Julia étant son amie, avec l’approbation entière de son père (autre coup de patte à M. Spenlow), ce n’était pas à moi d’intervenir ;