Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/9

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son contenu, je ne répondis qu’en baissant les yeux et rougissant.

« — Non, merci, » me dit M. Spenlow lorsque je voulus lui rendre le paquet sans trop savoir ce que je faisais, « non, je ne veux pas vous en priver. Miss Murdstone, ayez la bonté de tout dire ». »

Cette disgracieuse créature, après avoir promené un regard réfléchi sur le tapis de la pièce, s’exprima sèchement en ces termes :

« — Je dois avouer que j’ai, pendant quelque temps, soupçonné Miss Spenlow relativement à David Copperfield ; j’avais, observé Miss Spenlow et David Copperfield, lorsqu’ils se virent pour la première fois, et l’impression ne fut pas agréable. Telle est la dépravation du cœur humain, que…

» — Vous m’obligerez Madame, » interrompit M. Spenlow, « en vous bornant aux simples faits. »

Miss Murdstone baissa les yeux hocha la tête comme pour protester contre cette inconvenante interruption, et reprit avec une dignité blessée :

« — puisque je dois me borner aux faits, je les exposerai aussi sèchement que je le pourrai. J’ai dit que j’avais eu mes soupçons ;