Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/109

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épousée, ou autrement vous ne me parleriez pas raison. »

L’injustice de cette accusation illogique me donna le courage d’être grave.

« — Ah ! vraiment, ma chère Dora, » dis-je, « vous êtes une enfant et vous parlez contre toute espèce de bon sens. Vous devez vous rappeler, j’en suis certain, que je fus obligé de sortir hier au milieu du dîner, et qu’avant-hier je fus indisposé pour avoir mangé à la hâte du veau à moitié cuit. Aujourd’hui, je ne dîne pas du tout… Je ne sais plus combien de temps nous avons attendu le déjeuner ce matin, et puis, quand nous nous sommes mis à table, l’eau n’était pas chaude pour le thé. Je ne prétends pas vous faire de reproches, ma chère, mais ce n’est pas agréable.

» — Ô cruel ! cruel que nous êtes, de dire que je suis une femme désagréable, » s’écria Dora.

« — Ah ! ma chère Dora, vous savez bien que je n’ai jamais dit cela. 

» — Vous avez dit que je n’étais pas agréable ! 

» — J’ai dit que la maison comme elle est tenue n’était pas agréable.

» — C’est exactement la même chose ! »