Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/111

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que vous achetâtes un saumon… beaucoup trop gros pour deux, ni qu’il vous coûta une livre sterling six shellings… ce qui est cher pour notre fortune. 

» — Vous le trouvâtes excellent, » sanglota encore Dora, « et vous m’appelâtes votre petite amie. 

» — Je vous appellerai encore de même mille et mille fois, ma chère Dora, » répliquai-je.

Mais j’avais blessé le tendre petit cœur de Dora, et elle était inconsolable. Elle sanglota et pleura tant que j’éprouvai un véritable remords. Je sortis avec ce sentiment d’amertume pour me rendre au Parlement, et, tout le temps de la séance, j’en fus malheureux.

Il était près de trois heures quand je rentrai. Je trouvai dans le cottage ma tante qui m’attendait.

« — Qu’est-il donc arrivé, ma tante ? » lui demandai-je avec alarmes.

« — Rien, Trot, » répondit-elle, « asseyez-vous. Petite-Fleur a eu du chagrin, et je lui ai tenu compagnie… voilà tout. »

J’inclinai ma tête sur ma main, et, assis devant la cheminée, je me sentis plus triste et plus découragé que je n’aurais cru possible de