Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/112

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l’être à si peu de distance de l’accomplissement de mes plus brillantes espérances. En relevant les yeux, je rencontrai ceux de ma tante attachés sur moi avec une expression d’anxiété.

« — Je vous assure, ma tante, » lui dis-je, « que j’ai été bien malheureux moi-même toute la soirée en pensant que Dora avait du chagrin ; mais je n’avais pas d’autre intention que de lui parler affectueusement de notre intérieur. »

Ma tante me regarda alors d’un air plus encourageant,

« — Vous devez avoir de la patience, Trot, » me dit-elle.

« — Sans contredit. Le ciel sait que je ne voudrais pas être déraisonnable, ma tante. 

» — Non, non, » répondit ma tante ; « mais Petite-Fleur est bien délicate, et il faut que le souffle du vent soit doux pour elle. »

Je remerciai cordialement ma tante de ses sentiments tendres pour ma femme, et elle vit bien que j’étais sincère.

« — Ne pensez-vous pas, ma tante, » ajoutai-je après avoir encore contemplé le feu d’un air rêveur, « que vous pourriez conseiller un peu Dora de temps en temps, pour notre avantage mutuel ?