Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/123

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« Je savais bien qu’elle ne serait qu’une femme-enfant ! » Quand vous ne me trouvez pas telle que vous voudriez me voir, et ce que je ne serai jamais, j’en ai peur, dites : « Après tout, ma femme-enfant m’aime… car je vous aime, Davy ! »

J’acceptai de si bon cœur cette idée, qu’elle en pleura de joie et puis rit avant d’avoir essuyé ses larmes. Bientôt elle entra tout de bon dans son rôle de femme-enfant, s’assit sur le parquet près de la pagode et fit retentir toutes les clochettes aux oreilles de Jip pour le punir de sa mauvaise conduite à table. Jip avança la tête hors de sa niche, en clignotant, mais sans trop s’effaroucher du bruit, qui interrompit à peine son indolent sommeil.

Quelques jours après, Dora, comme si elle avait fait de sérieuses réflexions et s’était décidée à tenter un dernier effort, me dit qu’elle allait devenir une merveilleuse maîtresse de maison : « Vous allez voir comme je serai sage, Davy ! » s’écria-t-elle. Elle acheta elle-même un énorme registre, et prit la peine de recoudre toutes les feuilles que Jip avait détachées du manuel de cuisine, etc. Mais, hélas ! les chiffres refusèrent, comme auparavant, de s’additionner, et, après deux ou trois laborieux items que Jip