Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/124

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effaçait chaque fois avec sa queue, Dora y renonça en me montrant un de ses doigts tout noirci d’encre.

Quand je commençai à être connu comme auteur, je passais plus souvent la soirée au logis, occupé à écrire. De temps en temps, je laissais ma plume oisive pour observer ma femme-enfant qui voulait décidément « être sage. » Elle apportait le registre sur la table, avec un profond soupir, l’ouvrait à la page que Jip avait rendue illisible, et appelait Jip pour lui montrer ses sottises : Jip était grondé ou recevait en punition quelques gouttes d’encre sur le nez. Après cette diversion, Dora disait à Jip : « Couchez-vous là, Monsieur, comme un lion ; « Jip obéissait ou n’obéissait pas, selon son humeur. Dora choisissait une plume et l’essayait : « justement, la plume avait un cheveu ; » une seconde, « elle éclaboussait le papier ; » une troisième, « : elle faisait un tel bruit, qu’elle empêcherait Davy de travailler. » Dora emportait le registre après avoir menacé d’écraser le lion sous sa lourde masse, et le jeu était fini.

Ou si Dora voûtait sérieusement faire acte de courage, elle allait chercher une corbeille remplie de mémoires, factures acquittées, notes