Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/131

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Ma tante, pensai-je, sera retombée dans une de ses anciennes alarmes, et elle surveille le progrès de quelque incendie imaginaire. Je me dirigeai de son côté pour lui parler. Nouvelle surprise : un homme était debout dans son petit jardin.

Il tenait à la main une bouteille avec un verre et il buvait. Je suspendis ma marche près d’un berceau de verdure d’où, grâce au clair de lune, quoique le ciel fût nuageux, je reconnus à travers le feuillage le même homme que nous rencontrâmes un jour dans la Cité et que j’avais long-temps supposé être un des personnages des visions de M. Dick.

Il buvait et il mangeait aussi, satisfaisant ce qui me parut un appétit vorace ; de temps en temps il regardait le cottage d’un air curieux, puis il se remettait à manger et à boire, jusqu’à ce que, ayant apaisé sa faim et sa soif sans doute, il témoigna l’impatience de quelqu’un qui voulait s’éloigner. Qui donc le retenait là ?

Bientôt la lumière entre la porte et lui s’obscurcit, et ma tante sortit. Elle était agitée ; elle vint à cet homme et lui compta de l’argent. J’entendis les pièces tinter dans sa main.