Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/132

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« — Que puis-je faire de cela ? » demanda-t-il. 

» Je ne puis vous en donner davantage, » répondit ma tante.

« — En ce cas, » reprit l’homme, « je reste. Tenez, reprenez votre argent.

» — Méchant homme ! » dit ma tante avec une vive émotion, « comment pouvez-vous me traiter ainsi ! Mais qu’ai-je à m’étonner ? vous comptez sur ma faiblesse ; cependant, pour me débarrasser de vos visites pour toujours » je n’aurais qu’à vous abandonner au sort que vous méritez. 

» — Et pourquoi ne m’abandonneriez-vous pas au sort que je mérite ?

» — Vous me le demandez ! Quel cœur vous devez avoir ! »

Après avoir compté les pièces d’argent d’un air boudeur et en branlant la tête :

« — Est-ce donc là tout ce que vous prétendez me donner, » dit-il.

« — C’est tout ce que je puis vous donner, » répondit ma tante. « Vous savez que j’ai fait des pertes et que je suis plus pauvre que je n’étais. Je vous l’ai dit : pourquoi m’attrister un moment de plus de votre vue ? 

» — Je suis devenu assez désagréable à voir