Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ma vie. Ayant reconnu que la nature et les circonstances m’avaient fait auteur, je poursuivis ma vocation avec assurance. Sans cette assurance, j’y aurais certainement renoncé pour concentrer toute mon énergie sur autre chose ; j’aurais cherché à connaître ce que j’étais destiné à devenir un jour par la nature et les circonstances, pour être cela et pas autre chose.

J’avais écrit si avantageusement dans les journaux et ailleurs, que lorsqu’arriva mon nouveau succès, je me considérai comme pouvant raisonnablement échapper à l’ennui de rédiger les séances des Communes. Un soir donc, je notai pour la dernière fois la musique de la cornemuse parlementaire, et je ne l’ai plus entendue depuis, quoique je reconnaisse encore dans les journaux le même air monotone sans la moindre variation, excepté qu’il remplit de plus en plus leurs colonnes pendant toute la session.

Je me transporte maintenant à l’époque où j’étais marié depuis dix-huit mois, je suppose. Après diverses expériences, nous avions renoncé à tenir notre ménage… À quoi bon ? Notre ménage se tenait tout seul, et nous prîmes an petit laquais, un page, comme on