Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/138

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disait au temps jadis. La principale fonction de ce serviteur fut de se quereller avec la cuisinière. Sous ce rapport, c’était un autre Whittington, moins son chat et sans la moindre chance de devenir lord-maire[1].

Notre page vivait sous une grêle de couvercles de casseroles. Toute son existence était un combat ; il criait au secours dans les occasions les plus inopportunes, comme lorsque nous avions une petite société invitée à dîner ou quelques amis pour passer la soirée, et il venait tomber de la cuisine au milieu du salon, poursuivi par les ustensiles de fer. Nous voulûmes nous en débarrasser ; mais il nous était très attaché, et il ne voulait pas nous quitter. C’était un garçon pleureur, et chaque fois qu’il était menacé d’être mis à la porte, il éclatait en lamentations si déplorables, que nous étions forcés de le garder. Il n’avait pas de mère, ni aucune parenté que je sache, excepté une sœur qui partit pour l’Amérique dès qu’il passa de ses mains aux nôtres ; il s’établit donc chez nous comme un de ces horribles

  1. La ballade et les traditions racontent que ce lord-maire avait été aide de cuisine, et qu’après une querelle avec la cuisinière de la maison, il s’embarqua, emportant son chat pour toute richesse, etc.