Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/146

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pour Jip, et j’arrivai un beau jour à la maison avec ces petits présents.

Dora, enchantée, m’embrassa avec joie ; mais il restait encore entre nous un nuage, quoique léger, et j’avais résolu de le dissiper complètement.

Je m’assis auprès de ma femme, sur le sopha, et en lui attachant les pendants d’oreilles :

« — Dora, » lui dis-je, « nous n’avons pas été, depuis quelque temps, une aussi aimable compagnie l’un pour l’autre que par le passé, j’en ai peur, et c’est ma faute, oui, c’est ma faute, ma bien-aimée… je me suis efforcé d’être raisonnable… 

» — Et de me rendre raisonnable aussi ! n’est-ce pas Davy ? »

Je répondis par un regard d’assentiment aux yeux charmants qui me faisaient cette question en même temps que les lèvres, et je fermai un moment celles-ci avec un baiser.

« — Non, » dit Dora, « laissez-moi parler : vous avez fait une inutile tentative, David ; vous savez quelle pauvre petite créature je suis et quel nom je vous ai prié de me donner ; si vous l’oubliez, c’est que vous ne m’aimez plus. Êtes-vous bien sûr, Davy, que vous