Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/147

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ne pensez pas quelquefois qu’il aurait mieux valu pour vous d’avoir… 

» — D’avoir… quoi, ma chère ? » demandai-je, car elle n’achevait pas sa phrase. 

» — Rien ! dit Dora. 

» — Rien ? » répétai-je. »

Elle me mit ses bras autour du cou, rit, s’appela une petite folle, et se cacha le visage sur mon épaule.

« — Ah ! oui ! » lui dis-je en écartant les boucles de ses jolis cheveux, « rien ! j’aurais mieux fait de ne rien faire que de chercher à former l’esprit de ma petite femme : est-ce là votre question ? eh bien oui, j’ai eu tort. 

» — Ah ! c’était là ce que vous avez essayé de faire ! » s’écria Dora ; « oh ! le méchant garçon ! 

» — Mais je ne l’essayerai plus, » dis-je, « car j’aime tendrement ma petite femme telle qu’elle est… Ma chère, continuez d’être ce que vous êtes, la petite Dora que la nature a faite ; plus de vaines expériences, redevenons ce que nous étions et soyons heureux. 

» — Et soyons heureux, » reprit Dora, « oui, toute la journée, et vous ne vous inquiéterez plus des choses qui vont un peu de travers quelquefois.