Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/148

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» — Non, non, » dis-je, « tout va pour le mieux ! 

» — Et vous ne me direz plus que nous corrompons les autres, n’est-ce pas, mon petit Davy ?… parce que vous savez maintenant que c’est bien ennuyeux de s’entendre dire cela. 

» — Non, non !

» — Ne vaut-il pas mieux, pour moi, que je sois stupide qu’ennuyée ? 

» — Soyez plutôt naturellement Dora que n’importe quoi au monde.

» — Que n’importe quoi au monde ! ah Davy ! le monde, c’est bien grand ! »

À ces mots, ravie de son dernier trait, elle fit un éclat de rire, et, après m’avoir embrassé, se leva pour mettre à Jip son nouveau collier.

Ainsi se termina ma dernière tentative pour faire l’éducation de Dora ; cela m’avait rendu trop malheureux, je n’avais pu supporter ma sagesse solitaire, ni la concilier avec ce nom de femme-enfant que j’avais promis de donner à ma compagne chérie. Je résolus sincèrement d’aimer ma gentille petite femme-enfant comme elle voulait être aimée et d’être heureux. Je le fus ; car, je le répète, j’étais aimé moi-même ; Dora était fière de moi, et quand Agnès