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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/149

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lui écrirait combien ma réputation croissante réjouissait, enorgueillissait tous mes amis, Dora venait me relire ces paragraphes avec des larmes de joie dans les yeux.

Je ne cacherai pas que la réflexion chagrine ramenait de temps en temps le nuage ; mais il restait dans mon cœur et tout était pure et brillante lumière autour de Dora. Après avoir tenté en vain d’assimiler Dora à moi, je compris que je devais m’assimiler, autant que possible, à Dora, me faire enfant avec elle ; je le fis, et, tout ensemble, notre seconde année se passa plus heureusement que la première.

Mais, après cette seconde année, Dora perdit sa santé ; j’avais espéré que ma femme-enfant deviendrait mère, et qu’un jeune ange, souriant sur son sein, modifierait réellement son caractère bien mieux que moi : cet espoir fut déçu ; le petit ange ne fit qu’apparaître sur le seuil de sa prison mortelle et remonta libre vers les cieux !

L’épreuve était trop forte pour une frêle créature comme Dora.

Un jour que ma tante travaillait tranquillement au chevet de son lit : « Tante, » lui dit-elle, « lorsque je serai levée et pourrai courir