Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/150

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comme auparavant, je ferai courir Jip avec moi ; Jip devient lent et paresseux.

« — Je soupçonne, ma chère, » répondit ma tante, « qu’il a une maladie pire que celle-là… la vieillesse, Dora. 

» — Pensez-vous qu’il soit vieux, » dit Dora étonnée ; « que cela me semble étrange que Jip soit vieux !

» — C’est une infirmité à laquelle nous sommes tous sujets, ma chère petite, » dit ma tante avec gaîté, « et je m’en aperçois depuis quelques années, je vous assure. 

» — Mais Jip, » dit Dora en le regardant avec compassion, « même le petit Jip ?… oh ! le pauvre diable ! 

» — J’ose vous répondre qu’il peut vivre encore long-temps, Petite-Fleur, » dit ma tante en caressant de la main une joue de Dora qui penchait la tête hors du lit pour répondre à Jip debout sur ses pattes de derrière, et ne pouvant, malgré ses efforts asthmatiques, s’élancer, comme autrefois, jusqu’à sa maîtresse ; « il faudra lui mettre, cet hiver, un morceau de flanelle dans sa maisonnette, et je ne serais pas étonnée qu’il se montrât rajeuni au printemps avec les fleurs. Mais Dieu bénisse le chien ! » s’écria ici ma tante… « il vivrait cent