Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/152

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ble pour Jip ; d’ailleurs, l’amitié que j’ai pour Jip, je ne saurais l’avoir pour un chien qui ne m’aurait pas connue avant mon mariage et n’aurait pas aboyé contre David le premier jour qu’il vint chez mon père. Non, un autre chien que Jip ne m’intéresserait pas, j’en ai peur, tante. 

» — C’est vrai ! » dit ma tante, « vous avez raison. 

» — Vous ne m’en voulez pas, tante ? 

» — Êtes-vous donc susceptible, ma chère petite ! » s’écria ma tante en se penchant vers elle affectueusement, « de vous imaginer que je pourrais vous en vouloir ? 

» — Non, non, je n’avais pas sérieusement cette idée, » reprit Dora ; « mais je suis un peu fatiguée, et puis, vraiment, cela m’a contrariée de penser que Jip pourrait se voir préférer un autre favori, lui qui ne m’a jamais quittée dans aucune circonstance de ma vie… et cela parce qu’il est un peu changé ? C’est impossible, n’est-ce pas, Jip ? »

Jip se blottit plus près de sa maîtresse, et lui lécha indolemment la main.

« — Vous n’êtes pas si vieilli, Jip, n’est-ce pas, que vous deviez déjà quitter votre maîtresse, » dit Dora ; nous pourrons nous tenir