Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/153

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compagnie l’un à l’autre encore un peu de temps ! »

Ma gentille Dora ! lorsque, le dimanche suivant, elle descendit de sa chambre pour dîner et fut si joyeuse de voir mon vieil ami Traddles (qui dînait toujours avec nous le dimanche), nous pensions qu’au bout de quelques jours elle courrait dans le jardin comme autrefois ; mais on nous dit : Attendez quelques jours encore, et puis attendez quelques jours encore… Nous attendîmes… hélas ! elle ne put ni courir ni marcher ; elle avait recouvré sa beauté et sa gaieté ; mais les jolis petits pieds qui sautaient naguère si légèrement autour de Jip, ne recouvraient pas leur agilité ; il fallut même, chaque matin, la porter dans mes bras pour la descendre au salon, et, chaque soir, la porter encore pour la remonter jusqu’à sa chambre ; elle jetait ses bras autour de mon cou en riant, comme si je la portais par suite d’une gageure. Jip nous précédait ou nous suivait en cabriolant, tout essoufflé ; ma tante, la plus attentive et la plus gaie des garde-malades, apportait elle-même une montagne de châles et d’oreillers ; M. Dick n’aurait cédé à personne au monde ses fonctions de porte-flambeau. Traddles se trouvait