Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

xxxx« Mon cher Monsieur, 

» Des circonstances, indépendantes de mon libre arbitre, ont brisé les liens d’une intimité qui, au milieu de mes devoirs professionnels, m’a toujours cependant procuré, à travers le prisme de la mémoire, les plus agréables émotions. Vos talents vous ont élevé sur un piédestal qui me défend d’oser vous appeler encore familièrement mon cher Copperfield. Débris d’un naufrage moral (si je puis me servir de ce style maritime), je laisse à des plumes plus pures que la mienne le plaisir de louer, comme il le mérite, l’ancien locataire de Mrs Micawber… Hélas ! il ne dépend pas de Mrs Micawber elle-même et de sa triple influence comme femme, épouse et mère, de porter quelque consolation à celui qui surnage encore sur le récif, mais qui n’a plus que le flot amer du remords pour rafraîchir ses lèvres brûlantes ; aussi, je ne résiste pas au besoin d’un répit de quarante-huit heures que je prétends consacrer à une excursion dans la capitale. Je sollicite mon ancien ami, M. Copperfield, et mon autre ancien ami, M. Th. Traddles, pour qu’ils daignent, après-demain, à sept heures du soir, m’accorder la