Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/157

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Traddles, et, s’il se souvient encore de celle qui eut naguères la félicité de vivre sous le même toit que lui, j’ose réclamer quelques moments de ses loisirs ; je n’aurais pas cette indiscrétion si je n’étais dans une situation d’esprit voisine de la démence. 

» Quelque pénible que le fait soit à mentionner, mon appel à M. Traddles est causé par l’éloignement où se tient de sa famille, M. Micawber, le même M. Micawber qui, longtemps, n’eut d’autre distraction que ses affections domestiques. M. Traddles ne peut avoir l’idée du changement opéré dans la conduite de M. Micawber ; il ne se passe guère de jours où une nouvelle scène ne me fasse redouter l’aberration complète de l’homme à qui il est échappé de s’écrier qu’il s’était vendu au dia… ble. Le mystère a remplacé entre nous l’extrême confiance… J’épargne de cruels détails à l’amitié de M. Traddles ; tout ce que je veux lui dire, c’est que l’œil de la tendresse conjugale a découvert que M. Micawber avait retenu secrètement sa place dans une diligence qui doit le conduire à Londres. J’implore M. Traddles ; qu’il me fasse la grâce de voir mon époux égaré, et intervienne entre M. Micawber et sa famille dans les an-